Âne Corse - U SUMERU CORSU

HISTORIQUE :

Des fouilles archéologiques ont montré que les premiers ânes de Corse correspondaient au type "Equus asinus africanus", une souche provenant d'Afrique et qui a longtemps été majoritaire au sein de la population asine insulaire.

D'après Jean-Denis VIGNE archéozoologue - néolithicien, l'âne aurait été introduit en Corse  1 200 ans avant notre ère.

L'âne Corse est gris et mesure en moyenne 0.98 m au garrot.

Au début du 18ème siècle, une enquête menée par les autorités génoises fait état "d'un âne de robe grise, rarement noire" laissant supposer l'introduction de sang allogène dès les années 1700.

Monsieur Alexandre Arman, Sous-préfet de Corse écrit dans un rapport en 1819  "le pays gagnerait beaucoup en les multipliant et en les améliorant par un seul envoi d'étalons forts et biens conformés qu'il faudrait tirer des provinces montagneuses de France et d'Italie".

L'influence la plus forte viendra des baudets catalans dont l'ascendant marquera l'espèce.

Ceci explique que l'on retrouve deux types d'ânes en Corse :

  • un âne gris tourterelle à chocolat foncé
  • un âne bai clair à bai foncé

Le Plan Terrier a été la première tentative par la monarchie française de faire un état aussi exhaustif que possible du royaume avec sa population, ses richesses agricoles, industrielles et commerciales. La Corse n'étant devenue française qu'en 1768, le travail de recensement dans l'île a commencé en 1770 (alors qu'il était terminé depuis longtemps dans d'autres régions françaises) pour s'achever en 1795.

Plan terrier (1770- 1795)

1830

1882

1902

1906

1925

1932

1970

5 000

6 000

8 000

9 000

10 000

18 000

20 000

3 100

 

 

 

 

La Corse, une montagne dans la mer. L'ile est divisée en deux parties inégales par une chaîne de montagnes aux crêtes effilées, et dont les sommets culminent entre 1 300 et 2 700 m.

Ce relief montagneux et rocailleux ainsi que son mode d'élevage ont façonné nos ânes, lui conférant  ainsi robustesse, rusticité, sobriété, agilité... Le pied sûr par excellence.

Dans les villages, la possession d'un âne voire de plusieurs, étaient signe de richesse, de sécurité. Ils ont ainsi contribué à l'édification des maisons, leur assistance était très utile bâté, attelé  ou monté pour le transport de pierre ou encore dans les travaux agricoles quand les lieux s'avéraient trop escarpés ou difficile d'accès.

Fidèle compagnon des femmes et des enfants durant la  première guerre mondiale, privés des hommes morts au combat,  les ânes ont été de précieux alliés de force dans tous les travaux de la vie quotidienne.

Grâce à son bât adapté, l’âne pouvait transporter aussi bien le bois de chauffage, la nourriture des bergers lors des transhumances, les cruches d’eau ou encore les corbeilles d’osier remplies d’huile d’olive, de châtaignes, noisettes ramassées par les femmes et les enfants.

Du fait de sa petite taille et de sa docilité, l’âne était monté par les femmes, les hommes lui préférant la mule ou le mulet. Le cheval étant quant à lui, réservé à une caste supérieure.

La première guerre mondiale, avec la mobilisation des chevaux et des mulets avait provoqué un sursaut de la population asine, De grands troupeaux se sont développés entre 1918 et 1939 en Haute-Corse. Malheureusement, l’exode rural et  la mécanisation du travail agricole ont considérablement réduit son utilisation et par conséquent ses effectifs, passant de 20 000 en 1932 à 3 100 en 1970.

On estime la population à environ 2 000 animaux aujourd'hui. D'élément quasi indispensable de l'île, l'âne a pratiquement disparu de nos routes et sentier.